Curiosité 7

Catherine Hoss-Mesli

Notre invitée est Catherine Hoss-Mesli, journaliste, rédactrice en chef et auteure.

Catherine est aussi à l’origine de Carnets Méditerranéens®, une plateforme dédiée à la beauté, l’art de vivre et la culture méditerranéenne. Son objectif est de promouvoir l’esprit méditerranéen, partager les cultures, et contribuer à plus de tolérance et de paix.

https://www.carnets-mediterraneens.com

  • Quel livre a remis en question tes perspectives de la vie et t’a poussée à te poser des questions ?

Je suis psychologue de formation. Or on ne fait jamais psycho par hasard, dit-on… Ce secteur est d’ailleurs resté celui de mon activité journalistique et éditoriale durant 20 ans. Des questions, je m’en suis toujours posées et je m’en poserai toujours ! Parfois (souvent ?) trop, d’ailleurs… Quant aux livres, ils m’ont bien sûr toujours accompagnée. J’en ai lus beaucoup et il m’est difficile de répondre à cette question car je grappille dans tous ce qui fait écho en moi, que je retranscris alors dans des carnets. Mais pour jouer le jeu, je vais citer deux ouvrages considérés comme des références en développement personnel :

Suis-je hypersensible ? Enquête sur un pouvoir méconnu (Fabrice Midal) : c’est le premier consacré à ce sujet que j’ai lu. Si je connaissais déjà la réponse à cette question, j’ai été absorbée par cette lecture tant, pour la première fois, des mots décrivaient parfaitement ces ressentis profonds qui sont les miens depuis l’enfance.

Pouvoir illimité (Anthony Robbins) : celui-ci m’a été conseillé il y a presque 20 ans par un médecin. Il est posé sur mon bureau. Il me regarde, je le regarde… mais je ne l’ai encore jamais ouvert ! Outre le fait que je suis souvent un peu circonspecte par rapport à l’approche américaine du développement personnel, le titre me ferait-il peur ?! Il faudra bien que je m’y plonge un jour ! Mais « le fruit tombe quand il est mûr », dit-on…

Je voudrais enfin insister ici sur le fait qu’aucun livre ne pourra jamais changer une vie – contrairement à ce que de nombreux titres dans ce secteur veulent faire croire. Un livre est là pour informer, interpeller, questionner, inviter à aller plus loin… Ce qui est déjà beaucoup !

  •  Quelles expériences t’ont fait sortir de ta zone de confort et comment ont-elles influencé ta croissance personnelle ?

Je crois que la vie elle-même est l’expérience qui oblige le plus à sortir de sa zone de confort. Car on ne choisit alors ni le moment ni le moyen. Ce sont les épreuves qui nous font le plus grandir, nous obligeant à puiser dans nos ressources pour les gérer, les supporter et les dépasser. Bien sûr, on s’en passerait volontiers. Et je ne pense pas que « ce qui ne tue pas rend plus fort » car on n’en sort pas indemne. Mais ça permet de prendre du recul par rapport à beaucoup de choses, de revoir ses priorités et d’être également plus à l’écoute des autres lorsqu’ils traversent eux-mêmes des zones de turbulences. On apprécie davantage aussi les bons moments. A côté, choisir soi-même de sortir de sa zone de confort est finalement confortable, même si ça n’empêche pas l’intérêt de la démarche et que cela ne veut pas dire que c’est facile.

  • Considères-tu la sensibilité chez la femme comme une force ou une faiblesse ? Partage un exemple/une situation précise.

En tant qu’hypersensible, la mienne est déjà particulière. Toutes les émotions (positives ou négatives), par exemple, sont ressenties de manière plus vive. Ce qui ne fait qu’égratigner les autres nous blesse profondément. Mais les moments de joie sont aussi très puissants. Cela nous rend également plus empathique, plus attentif, plus engagé dans notre rapport à l’autre et au monde qui nous entoure. Après, je n’associe pas la sensibilité aux femmes. Certaines en sont totalement dénuées et de nombreux hommes en sont pourvus. C’est juste qu’ils ne l’expriment pas forcément de la même manière.

  • Quelle activité créative te permet de te reconnecter à ton essence profonde ?

L’écriture, sans aucun doute. Au-delà de la question évidente du fond, celle de la forme est aussi très importante pour moi. Le stylo est un véritable prolongement de ma main et le contact avec le papier irremplaçable (comme pour la lecture). Les idées ne me viennent pas aussi facilement face à un écran. Et j’aime former des lettres : cela me procure le même plaisir que celui de dessiner.

  • L’art est-il un exutoire pour dépasser des événements personnels ? Comment cela fonctionne-t-il pour toi ?

Il est prouvé que contempler une œuvre d’art engendre des répercutions neurologiques importantes au niveau du bien-être : sécrétion de dopamine, de sérotonine et de morphine endogène. Mais je parlerais plus volontiers d’un rapport au « beau » d’une manière générale. La beauté nourrit. Et en ce qui me concerne, tout ce qui me procure une satisfaction visuelle et entre en résonnance avec mon propre sens de l’esthétique peut avoir cette fonction.

Mais pour dépasser des événements personnels, le seul exutoire réellement efficace est le sommeil. Quelle que soit la situation, c’est pour moi le meilleur sas d’évacuation et de récupération. Le fait d’avoir toujours été une « grosse dormeuse », donc de parvenir à dormir quoi qu’il arrive, m’y aide.

  • Comment remets-tu en question les croyances limitantes pour te libérer de leur emprise ?

C’est une tâche ardue tant leurs origines sont multiples (sociétales, familiales, etc.) et leur ancrage solide. Le développement personnel est devenu un sacré business. Rien de tel pour vendre (tous secteurs confondus) que de faire croire que l’on peut se débarrasser facilement et rapidement de tout ce qui nous encombre et entrave notre épanouissement ! C’est un mensonge. Une vie entière n’y suffit pas. Mais on peut bien sûr évoluer dans ce sens et chaque marche compte. Bien les identifier est la première. Un chemin qu’il est toutefois difficile voire impossible de parcourir seul. C’est là qu’il est utile de se faire accompagner. A chacun de choisir alors la méthode qui lui convient le mieux.

  • Quelles activités ou pratiques t’aident à créer un espace propice au lâcher-prise ?

L’eau est mon élément et c’est assurément là que je lâche prise et me ressource le plus. Si la mer est idéale pour cela (m’y plonger mais aussi la regarder et l’écouter m’apaise), une belle piscine calme et baignée de soleil fait aussi parfaitement l’affaire. Etant Parisienne, ces moments ne sont pas au cœur de mon quotidien. Et ce n’est pas dans un bassin municipal que je peux trouver mon bonheur. Alors de temps en temps, je m’offre un spa avec piscine et je fais des soins aquatiques (caisson de flottaison, watsu…). Mais beaucoup plus simplement, la douche est chaque jour un grand moment de bien-être et au besoin de réconfort.

  • Une femme artiste qui soit un modèle pour toi et pourquoi ?

Je n’ai jamais eu de modèle. Même plus jeune. Ce n’est en rien une posture, c’est juste que ce n’est pas mon fonctionnement. Et au-delà de ce que les gens font, c’est avant tout ce qu’ils sont qui m’intéresse. Or, tant qu’on ne connait pas réellement la personne, c’est une dimension qui nous échappe. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je ne suis jamais impressionnée par une fonction ou un titre. En revanche, je suis toujours touchée et en même temps frustrée d’observer chez une personne « connue » une manière d’être, de penser qui me donne très envie non pas de la croiser furtivement, ce qui est souvent possible, mais de faire vraiment sa connaissance.

  • Ta routine bien-être ?

Au quotidien, j’ai mis en place un rituel de coucher : massage à l’huile (visage, mains, jambes), brume d’oreiller (je suis très sensible aux odeurs), exercices de respiration et de visualisation, musique relaxante… C’est un moment très cocooning que j’apprécie tout particulièrement et qui me permet de bénéficier d’un sommeil encore plus réparateur.

En parlant de musique, nous le savons tous pour l’avoir maintes fois éprouvé, elle a le pouvoir de modifier notre humeur, dans un sens comme dans l’autre. Au quotidien, je n’aime pas, contrairement à d’autres, vivre dans un bain musical permanent car j’ai souvent besoin de silence pour calmer mon mental en permanente ébullition. En cas de baisse de moral, en revanche, c’est un booster que j’utilise volontiers (jazz, soul, funk, variété des années 80, chansons italiennes, musique arabo-andalouse, etc.). Pour info, Jacop Jolij, chercheur en neurosciences à l’université de Groningen (Pays-Bas), a isolé les trois critères essentiels pour faire d’une chanson une « feel good song » : des paroles positives, un tempo de 150 battements par minute et des notes dans la tonalité majeure. Or Don’t stop me now, de Queen, est celle qui correspond le mieux à cette équation. A écouter sans modération !

Depuis plusieurs mois, je prends aussi chaque semaine des cours de stretching. J’avais dans un premier temps repris le yoga et testé différentes autres activités dans le club où je me suis inscrite (à deux pas de chez moi : le secret de la régularité en ce qui me concerne) pour choisir ce qui me fait vraiment du bien aujourd’hui.

Ensuite, de temps en temps, je m’offre un massage ou un soin du visage.

Je vais aussi au restaurant. J’adore cette atmosphère ! Et c’est un moment toujours très réconfortant pour moi de par tout ce qu’il comporte de plaisirs sensoriels, de convivialité et d’échanges.

Enfin, lorsque j’ai des envies de voyages et que le prochain est encore loin, j’organise des journées thématiques autour d’une destination : musique, film, expo, cuisine, décoration de table, senteurs… Bref de quoi s’évader un peu !

J’aime les parenthèses, les moments suspendus, les bulles de déconnection.

  • La meilleure destination pour déconnecter ?

Quelque part au bord de la Méditerranée… Lorsque mon œil s’égare sur un planisphère, il revient toujours s’y poser car il n’y a que là que je sens mon cœur vibrer.

Tirer ma valise dans un hall d’aéroport me procure toujours une joie intense mêlée d’excitation. Une sensation qui me fait me sentir très vivante.

Si j’aime être avec les autres, j’éprouve aussi profondément le besoin de me retrouver seule avec moi-même régulièrement. Au quotidien comme dans d’autres contextes. Et celui du voyage en fait partie. Partir seule hors frontières me donne toujours un sentiment de liberté inégalé.

 

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