Curiosité 6

Karine Seigneurie

Notre invitée est Karine Seigneurie, naturopathe au Québec.

En tant que naturopathe certifiée, Karine aide les femmes à s’alimenter dans une optique préventive pour maintenir une bonne vitalité. Karine a dédié son compte Instagram à la ménopause, dans une volonté de dépoussiérer le sujet de d’accompagner les femmes.

https://karineseigneurie.com

Interview :

  • Si tu dois définir ton mantra bien-être en une phrase, quelle serait-elle et pourquoi ?

Je n’ai pas vraiment de mantra, mais si je devais en avoir un, ce serait axé sur les quatre piliers de la naturopathie. C’est ce qui me motive au quotidien, l’idée de nourrir, de maintenir, de stimuler et de chérir ces quatre aspects essentiels : l’alimentation, le sommeil, la gestion du stress et des émotions, ainsi que l’activité physique. Prendre soin de ces piliers est pour moi l’essence même du bien-être global.

  • Quels aspects de ta féminité as-tu redécouverts ou embrassés avec une nouvelle perspective après 40 ans ?

Je n’ai pas vraiment “redécouvert” ma féminité, mais plutôt je l’ai embrassée à ma manière. J’ai décidé de m’affranchir des stéréotypes et des normes imposées à la féminité, comme les cheveux longs, les robes, les jupes et les talons. Vers mes 40 ans, ou un peu après, j’ai choisi de définir ma propre vision de la féminité, loin des standards des magazines et autres clichés.

J’ai pris le chemin de me réapproprier ma féminité en rejetant les stéréotypes et les normes esthétiques. Par exemple, j’ai opté pour une coupe de cheveux courte. Même si certaines cultures considèrent toujours les cheveux courts comme non féminins, je l’assume pleinement et je crois en la possibilité d’être féminine avec les cheveux courts.

Pour moi, redécouvrir ma féminité signifiait surtout renoncer aux injonctions et aux stéréotypes imposés par la société. C’était ma façon personnelle de réaffirmer ma féminité, à l’écart des attentes préconçues.

  • Il semble évident qu’aujourd’hui la parole se libère sur la ménopause, cette grande inconnue. Pourquoi à ton avis ?

Je crois qu’il y a eu des changements importants qui ont favorisé l’émergence de la parole, pas seulement autour de la ménopause, mais plus globalement sur les sujets concernant les femmes. Le mouvement #metoo a certainement joué un rôle majeur en bousculant les normes liées au corps féminin.

Pour moi, c’est une évolution naturelle de la société. Les choses évoluent rapidement, c’est vrai, mais cela reflète la tendance générale de notre époque où tout semble aller toujours plus vite. En tant que femme impliquée dans ses convictions et son travail, on peut parfois ressentir que le changement s’opère plus rapidement.

Cependant, je pense que c’est une évolution normale des mœurs, où le patriarcat perd de son emprise et où les jeunes femmes parlent plus ouvertement de leur corps, de leur sexualité, de leurs règles. Dans certains pays, les jeunes abordent ces sujets de manière décomplexée, et cela ouvre des perspectives.

En tant que femme de 40 ou 50 ans, observer les jeunes générations lutter pour normaliser les règles et parler librement de leur corps est inspirant. Elles nous montrent le chemin, et c’est à nous de les soutenir et de leur montrer notre reconnaissance. Cela s’applique également à notre propre réalité en tant que femmes ménopausées.

Parler ouvertement de la ménopause crée un cercle vertueux. Plus on en parle, plus la société réagit avec des articles, des podcasts, des comptes Instagram dédiés. Les médias s’emparent du sujet, et cela contribue à briser les tabous autour de la ménopause. C’est un mouvement que nous devons continuer à encourager et à suivre.

  • On parle beaucoup de remise en question dans tous les domaines de notre vie durant cette étape : burn-out pro, mental, mais aussi redécouverte de notre sexualité, peux-tu nous expliquer pourquoi la ménopause et la périménopause a un impact sur absolument tous les pans de notre vie ? 

C’est évident pour moi, surtout en tant que naturopathe, que l’être humain forme un tout indissociable. L’approche que je privilégie est véritablement globale et holistique. On considère l’individu dans sa totalité, son corps avec ses organes, mais aussi ses émotions, son cerveau et ses hormones.

Pour moi, il est impossible de dissocier notre corps de nos émotions, car l’être humain est une entité complète. Lorsque des changements hormonaux significatifs surviennent pendant la périménopause et la ménopause, cela perturbe l’équilibre de toutes les autres hormones, telles que celles liées à la bonne humeur comme la sérotonine, ou celles régulant notre appétit. Citons également la mélatonine, qui influence le sommeil.

Ces transformations hormonales ont un impact direct sur l’ensemble du système endocrinien, affectant ainsi la globalité de notre organisme. Nous savons bien que nos émotions peuvent influencer notre système digestif. C’est pourquoi prendre en compte l’être humain dans sa totalité, avec ses différentes facettes interconnectées, est essentiel pour comprendre et aborder la ménopause de manière holistique.

  • Quels conseils partagerais-tu pour que les femmes vivent la transition avec sérénité et épanouissement ?

Nous devons changer notre perception de la ménopause, la voir comme le début d’une nouvelle étape plutôt que comme une fin. Avec l’espérance de vie actuelle, on a plusieurs décennies après la ménopause pour vivre pleinement.

Mon conseil ? Préparez-vous en amont. Une bonne hygiène de vie dès la quarantaine, car c’est quelque chose qui se construit sur dix ans environ. En mettant en place ces bases, on abordera la ménopause avec plus de sérénité. C’est une approche proactive pour une vie épanouissante.

  • Quel livre t’a accompagnée pendant cette étape de vie ?

J’ai dévoré de nombreux livres sur ce sujet, mais si je ne devais en recommander qu’un, ce serait:
« Qui a peur des vieilles ? » de Marie Charrel. Ce livre aborde avec justesse la prise la prise de l’âge et de la ménopause, offrant des perspectives enrichissantes.

Je viens de terminer celui de Pascaline Lumbroso, «Ménopause métamorphose ». Un livre captivant qui prend une approche différente en nous invitant à recentrer notre existence, parfaitement en phase avec cette étape de nos vies. 

  • Quels rituels personnels de reconnexion à toi-même contribuent à ton équilibre émotionnel et physique ?

J’ai instauré, petit à petit, des routines qui sont devenues essentielles dans ma vie. Chaque matin, je consacre 45 minutes au sport. Mon petit déjeuner est sacré et plein de vitalité. Au fil du temps, j’ai ajouté d’autres habitudes bénéfiques. Maintenant, je ressens le besoin de travailler un peu plus sur l’aspect mental.

Ce qui me motive vraiment, c’est de tenir une sorte de carnet de bord pour suivre mes progrès avec toutes ces routines. C’est comme une source d’inspiration constante, un rappel de tout le chemin parcouru et de l’énergie positive que j’investis dans ma vie quotidienne.

  • Peux-tu partager des moments de bienveillance qui ont directement influencé ton épanouissement personnel en tant que femme ?

Les moments de bienveillance prennent tout leur sens dans le partage avec d’autres femmes. Pendant la période du Covid, les réseaux sociaux ont pris une place centrale, et c’est à travers eux que j’ai tissé de nombreuses connexions avec d’autres femmes, des échanges authentiques créant une véritable sororité.

A cette étape de notre vie, nous avons partagé beaucoup d’expériences communes comme la maternité, les vies de couple, le travail, pour finalement arriver à un moment où la priorité est de prendre soin de nous. Se connecter, échanger et se soutenir entre femmes crée des liens forts. Pour moi, la sororité est non seulement présente, mais aussi extrêmement importante. C’est une source d’enrichissement mutuel et de solidarité qui nous rapproche considérablement.

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